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La Mise En œuvre Par Le Cameroun Des Conventions Internationales de Protection Des Femmes Contre La Violence

Rosine Antoinette BELA EYEBE

«Les Etats d'Afrique Noire Francophone sont parties, dans leur immense majorité, aux principaux instruments internationaux protecteurs des droits de l'homme, qu'ils soient universels ou régionaux». Cette diplomatie normative, constatée par le Professeur René DEGNI-SEGUI est louable. Elle le serait davantage, si elle débouchait sur une mise en œuvre systématique de ces conventions internationales par les Etats considérés. La recrudescence de certaines violations des droits protégés par ces traités internationaux laisse, pourtant, penser que tel n’est pas toujours le cas. L’exemple des violences à l’égard des femmes est éloquent. Dans sa Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’Assemblée générale des Nations Unies définit les violences basées sur le genre comme «tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée». M. Theo-Ben GURIRAB, parlementaire namibien, s’adressant à ses pairs à ce sujet, soutenait, fort à propos, que «la difficulté qu’affrontent les parlements et les gouvernements tient à ce que [ceux-ci n’ont] pas fait suffisamment, malgré l’existence d’instruments internationaux connus de tous, pour mettre un terme à la violence envers les femmes. [Il leur revient d’] adopter des lois conçues expressément pour lutter contre la violence à l’encontre des femmes et les faire appliquer». C’est dire que, pour mettre fin à cette gangrène sociale, il est nécessaire que les engagements internationaux pris par chaque Etat soient suivis de mesures concrètes permettant de les appliquer. Et dans ce domaine, l’action semble de plus en plus urgente. C’est pourquoi le Secrétaire Général des Nations Unies a décidé que la Journée internationale de la femme du 08 mars 2013 serait célébrée sur cette thématique. Un autre fait marquant atteste de l’engagement de la communauté internationale dans cette cause: l’adoption, le 26 novembre 2012, par les Nations Unies, de la toute première résolution appelant à mettre fin aux mutilations génitales féminines. Cette décision a été saluée par le Secrétaire général de l'ONU, qui considère qu'il s'agit là d'une étape historique pour la protection des droits des filles et des femmes. L’actualité, et partant, la pertinence du thème du présent symposium méritent d’être relevées et saluées.

Comment le Cameroun met-il en œuvre les conventions internationales relatives à la protection des femmes contre la violence sur son territoire ? Telle est la question centrale de notre réflexion.

Le Cameroun est un pays d’Afrique centrale limitée au nord par le Tchad, à l’est par la République Centrafricaine, au sud par le Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale, à l’ouest par le Nigeria. Il occupe une superficie de 475 442 km2 et compte un peu plus de 20 millions d’habitants. Près de 250 ethnies se côtoient sur toute l’étendue de son territoire. Ses religions principales sont le christianisme, le protestantisme, et l’Islam. Ses langues officielles sont le français et l’anglais. Cette brève description met en évidence le fait que le Cameroun est composé d’une société multilingue, multiculturelle, aux obédiences religieuses diverses. Chaque culture a ses particularités, ses us et coutumes. Mais, quelle que soit la tribu considérée, il existe des fléaux communs à toutes les communautés, comme les violences à l’égard des femmes. Des études récentes, menées dans l’optique de cerner l’ampleur de ces violences au Cameroun, font état de ce que 53% des femmes ont subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans, et que ces violences ont touché tous les domaines et espaces de vie de la femme et de la jeune fille (domaines politique, économique, social, culturel, et milieux familial, professionnel, social, etc.).